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Dans le cadre du « Projet Plan climat-air-énergie territorial » (PCAET) de la CCMP

Le 12 juin 2024 à l’Allégro, Arthur KELLER dans une Conférence de haut vol nous a dressé un état édifiant des risques systémiques, des vulnérabilités de nos sociétés modernes et des stratégies de résilience collective et de durabilité.

Première problématique posée par Arthur Keller faut-il continuer à prendre pour argent comptant :

  • Jean Baptiste SAY qui en 1928 écrivait : « Les ressources naturelles sont inépuisables, car sans cela nous ne les obtiendrons pas gratuitement. Ne pouvant être ni multipliées, ni épuisées, elles ne sont pas l’objet des sciences économiques »
Jean Baptiste SAY
(né à LYON le 5/01/1767, mort à PARIS le14/11/1832)
Républicain girondin opposé en 1799 au rétablissement de l’esclavage par Napoléon BONAPARTE , il publie en 1803 son ouvrage le plus connu : le « Traité d’économie politique », très mal accueilli par Napoléon qui lui interdit toute activité comme journaliste.
Il se tourne alors vers l’industriel dans la filature.
Puis en 1819, il est nommé professeur à la chaire d’économie industrielle au Conservatoire national des arts et métiers
  • Robert SOLOW prix Nobel d’économie de 1974 qui en 1987 affirmait que « le monde peut, dans les faits, se passer des ressources naturelles et donc s’en passer si elles venaient à manquer ».
Robert SOLOW
(23/08/1924-21/12/2023)

Alors qu’aucune technologie, aucune machine n’est parvenue à remplacer les abeilles, les arbres, l’eau ou les plantes et qu’au contraire, nous vivons dans un monde fini, où les ressources sont limitées, et diminuent dangereusement, soit en disparaissant purement et simplement, soit en se renouvelant trop lentement par rapport à nos besoins.

Les limites de notre planète sont des « processus biophysiques qui régulent la stabilité de la Terre et définissent un espace de développement sûr et juste pour l’humanité ».
Ces limites au nombre de 9 sont :

  • Le changement climatique ;
  • L’érosion de la biodiversité ;
  • La perturbation des cycles biogéochimiques de l’azote et du phosphore ;
  • Les changements d’utilisation des sols ;
  • L’acidification des océans ;
  • L’utilisation mondiale de l’eau ;
  • L’appauvrissement de l’ozone stratosphérique ;
  • L’augmentation des aérosols dans l’atmosphère ;
  • L’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère.

Il nous a ensuite rappelé :

  • Que dans un ouvrage publié en 1972 le Club de Rome remettait déjà en cause le rêve d’une croissance économique sans fin ;
  • Que 50 ans plus tard nous avons dépassé 6 de ces 9 limites planétaires et que Nous sommes en dépassement écologique depuis une soixantaine d’années.

Les 6 limites déjà dépassées

Pour sortir de cette impasse Arthur Keller pense :
 « Qu’Il faut une thérapie de choc, et non des petits aménagements au quotidien. Si l’humanité était cohérente, on se mobiliserait pour arrêter 90% des activités humaines pour régénérer la nature. La question n’est pas « faut-il décroître notre empreinte écologique » mais COMMENT la faire décroître ? »

Face à ce constat :

  • Certains choisissent la voie du « nous contre eux » : ils s’organisent en micro-ferme, deviennent survivalistes, construisent des bunkers.
  • Pour Arthur Keller, c’est l’attitude opposée qui est à privilégier : nous dépendons tous les uns des autres, il est plus que temps d’être solidaires, entre nous, et avec le reste du vivant. Il faut un changement d’imaginaire : faire comprendre que NOUS AVEC EUX marchera plus que NOUS CONTRE EUX.

« Il faut se réveiller : non pas faire des efforts, mais changer de vie, vis-à-vis des autres, de nous-mêmes, de la nature. »

La grande erreur commise par la majorité des scientifiques des responsables politiques et des habitants c’est de croire que nous sommes confrontés à des chocs ponctuels c’est-à-dire des « événements » alors que nous sommes face à un PROCESSUS.
En conséquence, il nous faut penser à la bonne échelle, se relier, se mettre en réseau. Nous n’avons pas besoin d’une multitude de petits projets sensés retarder l’échéance mais de dynamiques insufflées par des territoires ou des réseaux de territoires.

Comment agir ? :

  • En produisant localement notre énergie ;
  • En offrant des mobilités urbaines collectives ;
  • En lançant des chantiers d’innovation low-tech (désigne tout type de produits, de services, de procédés ou autres systèmes permettant, via une transformation technique, organisationnelle et culturelle, le développement de nouveaux modèles de société intégrant, dans leurs principes fondamentaux, les exigences de durabilité forte) ;
  • En préservant le foncier agricole ;
  • En favorisant les circuits courts et locaux ;
  • En protégeant nos communs (certaines institutions, le système de santé, l’accès à l’information) en permettant un accès à l’essentiel garanti pour tous ;
  • En co-construisant avec les plus fragiles ;
  • En expérimentant.

Si ça ne peut pas venir de l’État, ça peut venir d’un Département ou d’une Région.

« Quand les ressources vont venir à manquer, si les territoires ne sont pas solidaires et en réseaux, ils seront en compétition. »

Pour conclure :
« La société étant un écosystème avec des penseurs, des faiseurs, des inspirateurs, des organisateurs, des facilitateurs ».
Arthur Keller nous invite à nous demander quelle est notre place et quel acteur du changement nous voulons être.
« Nous sommes à la croisée des chemins, c’est le déclic ou le déclin ».

Jean-Pierre COTTAZ

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