C’est ce que l’on est en droit de penser en apprenant que la Commission européenne s’apprête à nommer une américaine à la « Direction de la concurrence européenne » en la personne de Madame Fiona SCOTT MORTON.
Un grand merci donc à Bernard BERCOFF de Sud Radio pour son interview de Bernard CARAYON qui nous permet d’avoir pleinement connaissance des conséquences que pourrait avoir sur l’avenir de l’industrie européenne cette nomination au 1er septembre prochain.
Pour votre parfaite information, deux petites biographies de :
- Bernard CARAYON :
Avocat inscrit au barreau de PARIS.
Maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris.
Ex Député RPR du Tarn de 1993 à 1997 et de 2002 à 2012, il est Maire de Lavaur (Tarn) depuis 1995 et Conseiller régional d’Occitanie depuis 2016.
Il a également été Professeur à l’École de guerre économique où il enseignait l’Intelligence économique.
Cette vision de l’économie moderne définie par l’économiste anglais Harold WILENSKY en 1967 a été reprise et retravaillée en 1993 par le « Commissariat général au plan » qui en a donné la définition suivante :
« L’intelligence économique peut être définie comme l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution, en vue de son exploitation, de l’information utile aux acteurs économiques. Ces diverses actions sont menées légalement avec toutes les garanties de protection nécessaires à la préservation du patrimoine de l’entreprise, dans les meilleures conditions de qualité, de délais et de coûts. L’information utile est celle dont ont besoin les différents niveaux de décision de l’entreprise ou de la collectivité, pour élaborer et mettre en œuvre de façon cohérente la stratégie et les tactiques nécessaires à l’atteinte des objectifs définis par l’entreprise dans le but d’améliorer sa position dans son environnement concurrentiel. Ces actions, au sein de l’entreprise, s’ordonnent autour d’un cycle ininterrompu, générateur d’une vision partagée des objectifs de l’entreprise. »
- Fiona SCOTT MORTON :
Économiste américaine Professeure à la Yale School of Management depuis 2014. Ses recherches en organisation industrielle portent sur des secteurs tels que les magazines, le transport maritime, les produits pharmaceutiques et le commerce en ligne.
De 2011 à 2012, elle a été Sous-procureure générale adjointe pour l’économie à la division Antitrust du Département de la Justice des États-Unis. Dans son travail universitaire, elle a plaidé en faveur du rôle du Gouvernement américain pour assurer une saine concurrence sur les marchés de la santé et du numérique.
Elle est consultante pour la pratique de la concurrence au sein d’un cabinet de conseil en économie parallèlement à son travail de Professeure.
Sans préjuger de l’action que pourra avoir Madame SCOTT MORTON vis-à-vis de la concurrence entre les acteurs économiques européens et américains, on ne peut que s’étonner du peu de réactions des dirigeants européens par rapport à cette nomination alors qu’elle s’est illustrée par les très lourdes amendes appliquées à nombre de sociétés européennes (BNP, AIRBUS etc. … ) pour de soi-disant non-respects de la concurrence à cause de subventions versées par les États européens alors que les États unis le font pourtant pour Boeing par exemple.
De là à rejoindre Bernard CARAYON lorsqu’il dit que l’Union européenne se voit comme une colonie américaine, il n’y a qu’un pas que l’on est tenté de franchir.
Jean-Pierre COTTAZ